Jacques Nestlé (1907-1991)

Jacques Nestlé – Huile sur toile

Artiste : Jacques Nestlé (1907-1991)

Style : Nature morte cubiste

Huile sur toile signée au dos du cachet d’atelier

Largeur : encadré 75 cm.
Hauteur : encadré 61,5 cm.

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Description de l'Oeuvre:

Jacques Nestlé, le peintre des couleurs et des formes

Encouragé dès son plus jeune âge par les grands Henri Matisse et Georg Kolbe, l’artiste franco-allemand Jacques Nestlé s’est imposé avec une peinture entre figuration et abstraction, où les structures post-cubistes explorent subtilement les enjeux esthétiques des courants de son époque.

Né en 1907 à Sarrebruck, une région frontalière de la France, Jacques Nestlé est le fils d’un artisan verrier napolitain et d’une mère sarroise. Il quitte sa Sarre natale à l’âge de 16 ans pour rejoindre Paris et le foisonnant Saint-Germain-des-Prés. Employé dans une imprimerie lithographique, il rencontre Matisse, qui jette un œil à ses dessins et l’encourage à poursuivre sur cette voie. « Écoute tout ce qui se dit, regarde tout ce qui se fait, et fais ce que tu veux », lui conseille le fauve. Des mots qui accompagneront Nestlé tout au long de sa carrière de peintre.

En 1925, le jeune artiste s’installe à Berlin, qu’il décrit comme une ville en ébullition, « culturellement et artistiquement ». Sous les encouragements du sculpteur Georg Kolbe, il expose pour la première fois quatre de ses œuvres à la Berliner Secession. L’une d’elles lui vaudra de belles éloges dans une grande revue d’art de l’époque.

« Je ne suis ni un peintre ni un artiste, je suis simplement un homme qui peint. »

Nestlé est un héritier du Bauhaus, il évolue dans une Allemagne en pleine effervescence, où la mythique école de Walter Gropius et ses idéaux modernistes marquent l’esprit de nombreux artistes. Influencé par ses contemporains Kandinsky, Paul Klee et Mondrian, il gardera néanmoins une certaine singularité, et son art, comme il en parlera plus tard, « ne ressemblait en réalité à rien ni à personne. »

De retour à Paris après la guerre, il flâne sur les chantiers, capturant les gestes quotidiens des travailleurs, le vrai labeur, qu’il dessine dans un jeu de lignes complexe. Il se dévoue inlassablement à l’exercice du nu, comme son maître Matisse, et recherche la courbe essentielle. Le collectionneur et marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler le remarque, et souhaite le promouvoir comme il l’a fait avec Picasso, Braque, Derain ou Gris. « Je ne suis ni un peintre, ni un artiste, je suis simplement un homme qui peint », lui répond Jacques Nestlé, qui ne se sent pas prêt et refuse sa proposition.

Dans les années 1950, il oriente sa pratique vers une forme d’expression qui oscille entre la figuration et l’abstraction pure. Ses nus stylisés à l’extrême, où les formes féminines se font traits et contours colorés, rappellent les courbes des nus de Matisse, ou la composition anatomique propre aux nus cubistes de Picasso. Nestlé repousse ses propres limites et tend vers une peinture abstraite à l’écriture de plus en plus personnelle, qui laisse les formes essentielles et les couleurs évoluer dans un espace dynamique. Jacques Nestlé est le peintre des couleurs et des formes : il a, à travers une œuvre riche et passionnée, exploré le champ des possibles avec une honnêteté et une cohérence déconcertantes.